dimanche 5 octobre 2008

Je crois encore au père Noël...


Parfois je déteste les trains.
Ils m’obligent à vivre des trucs impossibles. Courir, partir, attendre, espérer, rater.
Parfois aussi ils me ramènent près des gens que j’aime.
Ça me fait penser à la magie de Noël.
Oui je sais, on n’est même pas en octobre. Mais quand-même… Noël !
Je garderai toujours des paillettes dans les yeux en pensant à tous les Noëls de ma vie.
C’est pas une question de cadeaux ou de foie gras. C’est juste que Noël pour moi, c’est magique. Des tas de gens vont me maudire. Les adultes détestent Noël pour la plupart.
Peut-être que je n’ai juste pas grandi ?
Non, ça ne fait pas chier les vitrines cul-cul, la recherche du cadeau parfait, les petites lumières qui habillent la nuit tombée trop tôt, les réveillons interminables.
C’est sûr, je n’ai pas grandit. J’ai le syndrome de Peter Pan et je ne me soigne pas.
Pas possible pour moi de devenir aigrie, blasée, juste adulte peut-être.
Pour en revenir à ma relation train-Noël, Noël-train, il faut déjà comprendre que la SNCF et moi, on n’est pas les meilleurs copains du monde.
J’ai l’impression que ces satanées machines roulantes sont toujours en retard qu’on est à l’heure, et forcément à l’heure quand on est en retard.
Et justement, je suis toujours un peu limite sur les horaires. C’est comme ça pour tout.
Dernier carat… Des trains donc, j’en ai raté des dizaines. Et merde…
Et si je n’avais pas traînée pour prendre le métro, mis 2 heures à choisir ma veste, téléphoné à ma meilleure copine pile au moment de partir… Blablabla…
Et Noël donc, cette année là, le réveillon du 24 tombait un vendredi.
Semaine de boulot bien remplie, retour à la maison, sac, manteau, écharpe, cadeaux et go !
Pour une fois je n’ai pas traîné.
Pas possible de rater le dernier train et de passer Noël toute seule à la gare Montparnasse.
J’ai au moins 40 minutes de marge, et ça, ça ne m’arrive jamais ! Aucune inquiétude donc.
Bérault - Saint-Mandé – Porte de Vincennes – Nation.
Je récupère la ligne 6. Ma ligne préférée, aérienne, ronronnante, enchanteresses lumières de Paris.
Nation – Picpus – Bel-Air.
Bel-Air 2 minutes, Bel-Air 5 minutes, Bel-Air 15 minutes, 20 !!!
Je craque là ! Si je ne tente pas quelque chose, bus, taxi ? Je rate définitivement mon réveillon. Je me précipite au dehors, mulet harnaché à mon gros sac de voyage et tous mes paquets. Pas de bus qui vont direct à la gare par ici. Trop compliqué.
Taxi ? Pas un rond, pas de distributeur dans le coin, et de toute façon, pas de taxi non plus. C’est trop pommé Bel-Air. Coincé entre Nation et Daumesnil, au moins 10 minutes de marche dans un sens ou dans l’autre, injouable…
Pendant ces quelques réflexions, la rame de métro que je viens de quitter y a pas 2 minutes quitte tranquillement le quai sous mes yeux effarés.
Dépitée. Cette fois c’est foutu, je baisse les bras. J’irai quand-même à la gare, juste pour me dire que je l’ai fait, que j’ai vraiment tout tenté. Et je rentrerai chez moi.
Je m’achèterai un peu de champ et de foie gras au rabais chez le rebeu du coin, et je me saoulerai en m’offrant les cadeaux que j’avais acheté pour d’autres…
Gare Montparnasse. Mon train est à 20h10. Il est 20h10. Je ne suis qu’au rez-de-chaussée.
Je prends mon temps. Foutu pour foutu… Je regarde les gens, je monte tranquillement les escalators, portée par un tourbillon de gens pressés de réveillonner. Dernier étage.
La voix insupportablement métallique du disque qu’on entend dans toutes les gares de France se met en route : « Le train N° 20041224, en direction de… départ initialement prévu à 20h10, partira avec un retard de 20 minutes environ, voie 1. Ce train dessert les gare de … »
A moi sapin, foie gras, cadeaux, papa, maman… Merci !
La magie de Noël j’ai dit… Na !

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