lundi 9 juin 2008

10h14, un ange passe...


A l’arrière du bus 86, j’ouvre mon cœur à la ville.
Sur cette passerelle extérieure un homme, passionné de Paris me raconte la ville.
Il me prend pour une touriste. Je ne déments pas et le laisse me faire redécouvrir ma vie.
A mon cou, devant mon œil novice, mes doigts émerveillés caressent un nouvel appareil photo. Mon premier appareil photo. Aucun mode automatique, pas d’autofocus.
Mon intuition, le hasard décideront pour moi.
Ma première pellicule, une Ilford 180. Cette première histoire se dessinera en noir et banc.
Les colonnes de la nation, le rue de Pyrénées. Les gens montent, descendent. Le paysage change, je clic, je clac.
Et je sais très bien qu’attendre de cette toute première pellicule. 36 poses.
36 petits bouts de vie, rien de plus. Je m’en fous. L’important n’est pas la finalité.
Aujourd’hui je n’ai aucun but. Je goûte, j’explore. L’important aujourd’hui, c’est le chemin.
Je descends à Barbès. Je clic, je clac ce pays inconnu. Et je marche, je monte. Lamarck-Colincourt. Bientôt, je serai là-haut, à Montmartre. Je serai une vraie touriste, un appareil photo autour du cou, émerveillée par Paris, la plus belle ville du monde.
Une famille se promène, les parents, un petit garçon à vélo et une fillette profitent comme moi de ce samedi ensoleillé. Elle a l’air d’un ange.
J’amène l’appareil devant mes yeux, la mise au point est longue. Aussi longue que mon expérience de photographe est courte. Elle est déjà partie en courant, éclipsant l’instant que je n’ai pas su saisir.
Puis soudain, elle s’immobilise.
Je clique.

10h14, un ange passe…

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